Lors de toute crise, la solidarité et l’entraide réapparaissent comme facteurs premiers d’interdépendance sociale et de « résilience » humaine.

C’est le cas aujourd’hui avec la pandémie du Covid-19. Or, les lieux et les territoires jouent un rôle plus que déterminant dans l’émergence d’élans de solidarité. Il existe en fait, géographiquement, des potentiels différenciés de solidarité et d’entraide. Ils s’expriment en termes sociaux par une proximité bouleversée par le confinement, en termes économiques par les échanges également modifiés, ou encore écologiques, par le bien-être clairement altéré.

Or, par les contraintes engendrées, ce confinement lie étroitement l’ancrage spatial des formes de solidarité et d’entraide à l’autonomie. La racine grecque de l’autonomie, nomos, vient du verbe nemô qui signifie distribuer tout autant que partager.

Ici, les grands espaces périphériques, éloignés des grandes agglomérations et de leurs banlieues de plus en plus étendues, largement extérieurs aux tumultes métropolitains, semblent afficher dans leur diversité quelques singularités. Et si solidarité et entraide incitaient, par l’autonomie, à reconsidérer nos règles écologiques de vie, et ce faisant à inverser les priorités politiques entre les centres urbains choyés et les fameuses périphéries ?